Collèges, Lycées : l’Autonomie, premier pas vers la concurrence ?

L’ensemble des programmes des candidats accorde peu de place aux collèges ou aux lycées. Pourtant, il s’agit là de maillons essentiels du système éducatif. Les agents qui y travaillent ont permis une progression remarquable du niveau de formation de la population française : 10% de bacheliers en 1959, 78% en 2016 ; 40% de jeunes sortants sans diplôme en 1970, moins de 10% en 2016.

Lors des deux derniers quinquennats, le second degré a fait l’objet de nombreuses réformes, menées sans tenir compte de l’opposition des personnels : réforme du lycée sous Sarkozy, réforme du collège sous Hollande. Toutes ont suivi une même logique dangereuse : renforcée l‘autonomie des établissements. En 2017, on retrouve encore ce principe au cœur des programmes de Mrs Fillon et Macron. Présentée comme une adaptation aux publics accueillis, cette autonomie se traduit toujours dans la réalité par une mise en concurrence générale des enseignants, des disciplines et des établissements. Dans un contexte de diminution des moyens et de hausse des effectifs, chaque collège, chaque lycée, chaque équipe pédagogique doit trouver des solutions locales pour remplir ses missions. Une logique de concurrence se développe au détriment du service public d’éducation nationale destiné à la réussite de tou-te-s.

Résultat : les conditions d’étude des élèves se dégradent : hausse générale des effectifs par classe en lycée et en collège. En Eure-et-Loir, la réforme du collège c’est +267 élèves, – 8 classes pour les accueillir. Il faudra donc revenir sur ces réformes contestées et surtout mener de front la lutte contre les inégalités.
Pour la FSU, ce combat se mène dans la classe ce qui implique de centrer les efforts sur : la mixité sociale et scolaire, les conditions de scolarisation, les effectifs par classe, le développement d’un plan ambitieux de formation initiale et continue de tous les personnels, le développement de la recherche…

_