En ce début d’année 2015, nous traînons une sacrée « gueule de bois »… L’équipe de Charlie Hebdo et sa protection policière victimes d’une exécution collective, une policière municipale assassinée, des clients de confession juive d’un magasin d’alimentation abattus… 17 victimes de la barbarie.

Face à ces événements tragiques, une mobilisation citoyenne historique a réuni des millions de marcheurs pour défendre les valeurs de la République. Les libertés d’expression, de création, de caricature… sont des « témoins de la démocratie » (Tignous) que nous devons défendre pour qu’ils demeurent des droits fondamentaux et inaliénables. La laïcité est le fruit d’un combat, et nous devons continuer à nous battre, sans en rabattre sur nos exigences, afin de la garder comme valeur de référence du vivre ensemble.

Dans ce contexte, les mesures de sécurité ont pris une grande place dans la communication du gouvernement, suivies de près par l’éternel refrain sur le rôle supposé de l’École dans la société, sans pour autant ouvrir le débat sur les moyens nécessaires pour que l’Ecole remplisse ses missions.

De plus, il serait illusoire de (faire) croire que l’École seule peut changer les choses dans un contexte socio-économique violent produisant de l’exclusion sociale dont nos élèves subissent les conséquences, et dans un monde où une part importante de la population est stigmatisée, exclue et prise pour cible par des discours de haine abondamment relayés par certains média de masse.

Répartir les richesses, garantir le pluralisme de la presse, renforcer l’accès à la culture et à l’éducation pour tous, développer les solidarités sociales collectives, … sont autant de sujets dont devrait se saisir la politique gouvernementale, afin que les pensées et les actes extrémistes cessent de progresser.

En tant qu’agents de la fonction publique, en tant qu’enseignants, en tant que citoyens, nous sommes face à un défi immense : faire en sorte que les valeurs d’égalité, de liberté, de fraternité et de laïcité, régulièrement malmenées ces dernières années, puissent avoir du sens pour tous.

La priorité à l’Éducation ne doit pas être un slogan de communication gouvernementale mais bien une exigence intellectuelle. Au vu des dotations départementales pour la rentrée 2015, qui maintiennent tout juste l’existant, nous sommes loin d’une ambition institutionnelle éducative pour la jeunesse. Depuis des années, la FSU revendique une autre politique éducative et sociale et c’est dans cet esprit qu’elle avait lancé un appel à la grève dès le 6 janvier (veille du 7 janvier).

La FSU appelle donc tous les personnels à la grève le mardi 3 février et à porter haut et fort les revendications pour un véritable service public d’éducation.

Le 18 janvier 2015, Hugues Villemade SD FSU 28