La FSU publie ici un sondage qu’elle a commandé à l’institut IPSOS. Il en ressort que personnels
comme parents d’élèves manifestent un niveau inégalé de défiance vis-à-vis de la politique mise en
œuvre par JM Blanquer.

 

Le sondage dessine le portrait d’une communauté éducative qui s’estime
d’autant plus malmenée qu’elle a une haute idée du rôle de l’école et de l’utilité sociale des métiers
de l’éducation. Convainu-es qu’ils et elles pourraient faire mieux s’ils et elles étaient reconnu-es, les
personnels attendent une autre politique en matière de revalorisation salariale et de création de
postes pour faire diminuer les effectifs par classe et le nombre d’élèves suivis par chaque personnel.

Les rémunérations et les déroulements de carrière actuels ne sont pas considérés par les
personnels comme la juste reconnaissance de leur travail. Le plan salarial annoncé par JM Blanquer
pour les enseignant-es n’est pas considéré comme une revalorisation (74 % sont insatisfaits, dont
40 % ne sont pas du tout satisfaits ). L’augmentation du salaire est la priorité et ce, quel que soit le
corps ou le lieu d’exercice (77% des personnels de l’éducation la jugent essentielle).
Pour pratiquement tous les items où il est question de l’appréciation de la politique mise en œuvre
par le Ministre, les scores négatifs sont très élevés (souvent plus de 70%). Les enseignant-es
estiment que ces réformes sont inutiles pour les élèves, vont dans le mauvais sens et en prime
aggravent leurs conditions de travail. Le bilan est sévère. Le divorce entre les personnels et le
ministre apparaît aussi sur les questions sanitaires : 71 % d’insatisfaits de la manière dont il a géré
l’impact de la crise sanitaire sur l’éducation.

21 % des enseignant-es considèrent que leurs relations avec leur hiérarchie s’est détériorée depuis
3 ans, mais la stabilité prévaut (66 % disent qu’elles n’ont pas changé) et 68 % des non enseignants
estiment que leur rôle est reconnu par celle-ci. La coupure nette sépare en fait la hiérarchie de
proximité, qui reste appréciée (classée en dernier parmi les facteurs qui rendent plus difficile
l’exercice du métier), et le ministère, très critiqué.

L’autonomie pédagogique fait consensus (83 % des enseignant-es la jugent essentielle, comme 61
% des parents). Des mesures qui apparaîtraient comme une contrainte autoritaire sur les
enseignant-es seraient rejetées par l’ensemble des acteurs de l’éducation.

L’inquiétude des personnels et des parents est palpable : attentats, laïcité, Covid19. Contrairement
à ce que des expressions isolées ont pu laisser penser, la crise sanitaire a resserré les liens entre
les acteurs de terrain : 75% des parents sont satisfaits de la façon dont les personnels de l’Éducation
nationale gèrent son impact. Parents, enseignant-es et autres personnels de l’Éducation sont
inquiets des effets de la crise sanitaire sur le niveau des élèves. La FSU considère qu’on ne pourra
éviter d’aggraver les inégalités sociales qu’à condition d’adopter un plan d’urgence pour le service
public d’éducation.

                                              Les Lilas, le 01 décembre 2020