8 mars 2017
Déclaration unitaire CGT, FSU et Planning familial
La Journée Internationale des Femmes trouve son origine dans les luttes des ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes, qui agitèrent l’Europe, au début du XXe siècle. La création d’une Journée internationale des femmes est proposée pour la première fois en 1910, lors de la conférence internationale des femmes socialistes, par Clara Zetkin, et s’inscrit alors dans une perspective révolutionnaire.
Mais la journée du 8 mars ne se « fête » pas par un cadeau ou une distribution de fleurs. Elle est une journée de lutte internationale pour l’égalité et pour les droits des femmes.
En 2017, le contexte politique, social et économique tant international que national n’offre pas de répit pour tout-es celles et ceux qui œuvrent à plus d’égalité et de justice sociale. La banalisation des idées d’extrêmes droites, la montée des conservateurs dans tous les pays sont des signes inquiétants pour les droits des femmes, pour les droits des populations qui fuient les guerres, la tyrannie, l’homophobie ou tout simplement la misère.
En France, le contexte social et politique avec les dernières lois (Travail, Macron, Rebsamen…) comme la banalisation des idées de l’extrême droite obligent nos organisations syndicales et féministes à s’allier pour contrer pied à pied les propagandes mensongères et les reculs sociaux pour les salarié-es, chomeurs/ses, précaires, étudiant-es et retraité-es.
L’égalité entre les femmes et les hommes est pour nous incontournable parce qu’elle participe du progrès social. Laisser perdurer les inégalités entre les femmes et les hommes et s’exercer les violences contre les femmes, c’est porter une responsabilité sur le fait que les idées rétrogrades et les partis qui les portent progressent. Des mobilisations d’ampleur, combatives et solidaires doivent nous permettre d’imposer urgemment des mesures ambitieuses avec des moyens dédiés.
En 2017, nous voulons que cessent enfin les inégalités au travail, en termes de salaires, d’accès à l’emploi, de carrière, de temps de travail. Nous voulons l’égalité salariale et la revalorisation des salaires dans les métiers à prédominance féminine.
En 2017, nous voulons que soit garanti le droit d’accès à l’avortement, à la contraception dont la légitimité est sans cesse remise en cause. Nous voulons un égal accès à la santé et aux services publics garants d’une égalité de traitement pour toutes et tous.
En 2017, nous voulons que cessent les violences sexuelles et sexistes à l’encontre des femmes : au travail, dans l’espace public comme à la maison.
En 2017 nous voulons des politiques volontaristes contre les stéréotypes de genre : à l’école, dans les médias, dans la vie publique et privée.
En 2017 nous voulons des services publics de prise en charge de la petite enfance et des personnes âgées dépendantes. Les femmes sont toujours payées en moyenne un quart en moins que les hommes. Ceci signifie donc que chaque jour, elles travaillent gratuitement à partir de 15h40.
Il n’est pas acceptable au XXIeme siecle que les femmes soient encore sous payées, dans le public comme dans le privé, qu’on leur impose la précarité par des contrats de travail à temps partiel dont les 2/3 sont imposés, qu’elles soient entravées dans l’accès aux postes à responsabilités, que les métiers fortement investis par les femmes soient dévalorisés, moins bien rémunérés et que la pénibilité au travail de ses métiers soient niés, qu’elles subissent encore des violences sexistes et sexuelles au travail !
Nos luttes sont des conditions nécessaires et indispensables pour l’émancipation des femmes et des peuples. Nous devons toutes et tous rester solidaires, vigilantes et combatives pour renforcer les acquis et obtenir de nouveaux droits.