ESPE28 : une rentrée compliquée
L’année scolaire a débuté à l’ESPE de Chartres sous le signe de la confusion et du scepticisme, cela à cause de l’extrême complexité de la dernière réforme de la formation des maitres portée par V. Peillon et du manque de communication de la présidence de l’université au sujet de l’éventuel déménagement des locaux actuels vers le Pôle Universitaire d’Eure et Loir.
Au sujet du déménagement, les seules informations récoltées depuis la rentrée l’ont été dans la presse locale, qui évoque une date de déménagement reportée à la rentrée de septembre 2016. Cet été, le directeur du site de Chartres a répondu aux questions d’un « programmiste » (sic) mandaté par l’université pour réaliser une étude technique sur les conditions de relogement de la structure. Mais le « programmiste » en question n’a toujours pas daigné se déplacer dans nos locaux, ni informer les personnels ou la direction de l’ESPE de l’avancée du dossier.
Concernant la réforme, l’ESPE accueille cette année la première promotion d’étudiants en deuxième année du nouveau master MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation). Le dispositif prévoit que cette 2ème année soit en alternance : les lauréats du CRPE sont placés en stage à mi-temps dans les écoles et suivent les cours à l’ESPE pendant l’autre moitié de la semaine.
Le problème majeur de cette réforme est qu’elle oblige les étudiants à poursuivre deux objectifs en même temps : l’obtention du master et la réussite au concours. Or il n’est pas rare qu’ils échouent à l’un et réussissent l’autre. L’ESPE se retrouve donc à proposer le même cadre de formation (le master MEEF) à des personnes qui sont, de fait, placées dans des situations différentes. Les lauréats du concours se trouvent mélangés avec les collés et, parmi les lauréats, il faut encore distinguer entre ceux qui sortent de la première année du master MEEF, ceux qui ont, les années précédentes, été diplômés par l’ESPE ou l’ex-IUFM et enfin ceux qui sont détenteurs d’un autre master. Il va sans dire que chaque situation appelle une modalité de formation distincte, donc des différences au niveau des cours obligatoires à suivre et des enseignements à valider. Bref, la situation est tellement complexe que les formateurs ont du mal à s’y retrouver et qu’ils se demandent bien comment ils vont pouvoir individualiser leurs cours pour être utiles à chacun. Or, dans le même temps, il s’avère que les premiers échanges avec les PE stagiaires font ressortir chez une bonne partie d’entre eux des situations de souffrance et de découragement.
Olivier Durand SNESup/FSU28