Ce jeudi 28 novembre se tenait la réunion plénière de la formation spécialisée en santé, sécurité et conditions de travail du département. À une semaine du 5 décembre et suite aux nombreuses attaques récentes en direction de la santé des agents publics en général et en particulier des enseignant-e-s de maternelle, notre déclaration a tenu à insister sur la nécessité d’améliorer les conditions de travail et d’engager de réelles politiques de prévention des risques.
Bilan social
Au cours des débats qui traitaient notamment du bilan social annuel départemental et des mesures envisagées pour améliorer le plan de prévention, une convergence de vue est apparue entre ce que montrent les bilans des assistantes sociales des personnels et du conseiller RH, et ce que disent les représentant-e-s des personnels année après année : mal-être grandissant et généralisé des personnels, désir de reconversion (enseignant-e-s) et de sortie de la précarité (AESH). A contrario, Mme la DASEN refuse de partager ce constat en insistant sur « la curiosité, le besoin d’aller voir ailleurs avec l’allongement des carrières » qui animeraient les collègues allant voir en nombre le conseiller RH…
Gestion de Crise…
Nous sommes également revenus sur les récents épisodes exceptionnels qui ont perturbé le fonctionnement des écoles et établissements, à des échelles plus ou moins locales (inondations, panne d’électricité, épisode neigeux) : nous avons interpellé la DASEN sur la nécessité de communiquer de façon claire auprès des personnels la conduite à tenir quand ils ou elles font face à de telles situations. Un groupe de travail aura lieu au cours de l’année scolaire sur ce sujet.
Bilan des Fiches SST…
Le bilan des fiches RSST 1er et 2nd degré pour la période de janvier à juillet 2024 a été une autre occasion d’évoquer les conditions de travail des personnels
Pour le premier degré, 167 fiches ont été recensées contre 43 fiches sur la même période l’année dernière, ce qui représente une progression spectaculaire. Nous avons fait remarquer que si cette augmentation peut s’expliquer par une meilleure connaissance et appropriation des RSST, elle est aussi la preuve d’une dégradation des conditions de travail des personnels. Comme à chaque période, les Risques Psycho-Sociaux (RPS) sont surreprésentés. Beaucoup de situations de diffamations/ agressions verbales de la part des parents mais aussi de gestes violents d’élèves envers les personnels (très souvent en lien avec l’inclusion scolaire) sont à déplorer. Ce sont parfois des équipes entières qui remplissent ces fiches, par exemple en lien avec le report de la carte scolaire en juillet qui a fortement perturbé le travail de préparation de la rentrée. Des problématiques liées à des travaux dans les écoles ont aussi été signalées, ce qui nous a amené à alerter sur la nécessité de veiller à la mise en place de plans de coactivité pour assurer la sécurité des usagers.
Dans le second degré, 62 fiches ont été transmises pour la période janvier- juin 2024 contre 46 l’an dernier pour la même période. 21 fiches concernent le bâti et 41 font référence à des risques psychosociaux. De gros soucis dans le bâti ont été relevés (vétusté des locaux, amiante) et impactent fortement les conditions de travail des personnels. Concernant les RPS, les conflits interpersonnels ou les conflits avec des élèves ou des parents d’élèves sont récurrents. Cela concerne 25 situations sur les 62 fiches.
Amiante
Autre sujet, l’exposition à l’amiante. Suite à plusieurs signalements de bâtiments présentant des risques amiante importants, nous sommes intervenus pour insister sur l’importance de mettre en œuvre efficacement les mesures de prévention du risque amiante qui passent par la mise à jour des DTA (documents techniques amiante) et l’affichage des mesures de précaution à prendre là où la présence d’amiante est connue. Ces mesures font pourtant partie du plan de prévention départementale. La réponse de la DSDEN a été de rappeler la réactivité des services sur chacune des situations particulières et de nous inviter à continuer de leur faire remonter les situations problématiques. Ici, nous avons rappelé que ce travail de veille et de prévention était néanmoins en premier lieu de la responsabilité de l’employeur.
Médecine de Prévention
Sur l’absence de médecine de prévention : à notre question diverse sur le sujet, Mme la Dasen et les conseillers techniques du rectorat ont répondu que le travail de recrutement était en cours mais que pour l’instant, les situations urgentes, notamment les dossiers de demandes de bonification pour le mouvement étaient traitées directement par le médecin de prévention du ministère. Un médecin à la retraite (Dr Gruel) reprendrait très bientôt du service mais sans qu’ils et elles soient en mesure de nous indiquer avec quelle quotité ni sur quelle(s) misson(s). Nous avons ici demandé à ce que les démarches engagées par les personnels ne soient pas excessivement pénalisées par l’absence de médecins, notamment en prolongeant les délais des procédures entamées.