Dans les collèges, la première phase de préparation de la rentrée 2024 a été marquée par la très forte mobilisation des personnels le 1er février et après. AG, manifestation, pétition, réunion avec les parents se sont multipliées notamment dans le secteur drouais. À l’origine de cette mobilisation, non seulement de nouvelles réductions de moyens pour la rentrée 2024, le maintien d’effectifs pléthoriques dans les classes, le gel du point d’indice, mais aussi l’opposition de toute une profession au « choc des savoirs »… Cette mobilisation s’ancre dans la durée pour la prochaine période, voire jusqu’à la rentrée scolaire 2024. Elle impactera la suite de la préparation de la rentrée 2024.

  • La dotation

Avec une prévision d’effectif globale (réalisée par la DEPP à partir des constats de rentrée) à -77 collégiens pour l’Eure-et-Loir à la rentrée 2024, le département a reçu du rectorat une dotation en baisse de 112 h soit le retrait de l’équivalent de 6 postes de certifiés. Si Mme la Dasen n’a cessé de nous répéter que cette baisse des moyens correspondait à une baisse démographique, nous avons constamment et continuons de contester ce diagnostic.

  • Le « choc des savoirs »

Une nouvelle fois (après la préparation de la rentrée 2023 autour de la nouvelle 6ème supprimant 1h de technologie au profit d’une heure d’aide et d’approfondissement), la préparation de la rentrée dans les collèges s’est faite en dehors du cadre réglementaire, le ministère demandant aux chefs d’établissement de préparer cette rentrée en mettant en place des groupes de niveau en français et en mathématiques. Pourtant cette demande n’était fondée sur aucun texte réglementaire mais seulement sur une déclaration du ministre Attal le 5 décembre 2023 !
On n’insistera pas ici sur toutes les raisons de notre opposition à ces groupes du tri social. On éclairera juste quelques uns des aspects de cette nouvelle réforme menée à la va-vite, sans concertation et en opposition aux personnels dont le travail risque d’être profondément désorganisé.

Malgré les interventions des militant-e-s SNES-FSU dans les CA des collèges, nombreux sont les établissements ayant prévu des groupes en lettres et en mathématiques sur les niveaux 6ème et 5ème. En conséquence, il apparait une hausse importante des besoins d’enseignement dans ces deux disciplines : respectivement + et + par rapport à la rentrée précédente. Si, pour couvrir ces besoins, Mme la DASEN prévoit la création de 10 postes en Lettres (dont 1 en Lettres classiques) et 4 postes en Maths, cela risque d’être bien insuffisant pour couvrir tous les besoins : le nombre de postes aux concours dans ces deux disciplines a chuté de moitié depuis 2017 pour atteindre environ 600 postes et, en plus de ces postes à pourvoir, l’équivalent de 9 postes restent en suspens à ce jour (sous forme de BMP). Un vrai casse-tête que le ministère tente de résoudre dès aujourd’hui en faisant les yeux doux aux contractuels, aux professeurs des écoles et aux jeunes retraité·e·s.

Pire, cette hausse des besoins dans certaines matières se fait, dans un contexte de baisse des moyens, au détriment d’autres disciplines, principalement la technologie dont les besoins sont officiellement réduits avec la suppression de l’heure en 6ème. D’autre part, les disciplines financées plus ou moins totalement par la marge d’autonomie des établissements sont également impactées : les Lettres Classiques, l’Allemand mais aussi les groupes en SVT et Physique. Bilan pour le département ? Suppression de 7 postes de technologie, de 2 postes de lettres classiques
et de 2 postes d’allemand pour la rentrée 2024 !

La mobilisation paie !

Une grève majoritaire dans les collèges le 1 er février avec des répliques fortes dans les jours suivants notamment le 6 février. De multiples demandes d’audience auprès de Mme la Dasen accompagnées et relayées par les militant-e-s du SNES-FSU28 en CSA SD. Toutes ces mobilisations ont contraint Mme la DASEN à reconnaître comme légitimes les revendications portées par les représentant.es des personnels. Dès les instances de mars (CSA SD et CDEN), Mme la DASEN a annoncé avoir abondé les dotations de plusieurs établissements, principalement pour permettre de réduire les effectifs par classe en ouvrant de nouvelles divisions.

C’est un premier pas mais cela reste largement insuffisant au vu des besoins du département, raison pour laquelle nous continuons d’exiger, plutôt qu’un « choc des savoirs », un choc des moyens et des salaires !