Alors que l’épidémie progresse et que de nouvelles mesures sanitaires ont été
prises dans certains territoires, la FSU dénonce le fait que les services publics
ne fassent pas l’objet d’adaptations particulières à la reprise de l’épidémie. Or, avec 20% de l’emploi
en France et l’accueil de nombreux-ses usager-es, élèves et étudiants, ils sont un enjeu majeur en
termes de circulation et de regroupement de personnes, la puissance publique a un devoir
particulier de protection de ses personnels, de ses usager-es et de l’ensemble de la population.
Comment, dès lors, comprendre le rétablissement du jour de carence depuis le 11 juillet : déjà
injuste et inefficace en temps normal, il est dangereux en temps épidémique car sa logique conduit
les agent-es à minorer leurs symptômes, à rebours des préconisations sanitaires les plus
élémentaires. Comment comprendre, par ailleurs, que le fait d’avoir contracté la COVID ne soit
toujours pas reconnu comme imputable au service ? Le message envoyé aux agent-es public-ques
est que la prise de risque à laquelle ils et elles consentent n’aura pas de contrepartie en termes de
prise en charge par leur employeur.
La FSU demande que les personnels en nombre suffisant soient recrutés dans tous les services
publics pour faire face aux contraintes particulières liées aux protocoles sanitaires.
Comment comprendre, en particulier, qu’élèves, étudiant-es et personnels continuent d’être
entassé-es dans les lieux scolaires (y compris les cantines, donc sans masques) sans mesure
supplémentaire. La FSU demande que davantage d’adultes soient recrutés et affectés dans les
lieux scolaires et universitaires, ce qui permettrait une surveillance renforcée des gestes barrière,
d’assurer nettoyage et désinfection des lieux, etc. Elle demande aussi que des enseignant-es
supplémentaires, en particulier celles et ceux qui sont toujours en liste complémentaire, soient
recruté-es et affecté-es, pour permettre un desserrement au moins partiel de la pression dûe à des
effectifs de classe trop lourds. Elle demande que les équipes pluriprofessionnelles soient
renforcées.
Elle demande enfin la gratuité des masques et leur distribution en nombre suffisant pour les jeunes,
cela permettrait de ne plus connaître les situations où, par exemple, le même masque est porté
toute la journée, ce qui ne constitue pas une protection satisfaisante.
La situation épidémique entraine de nombreux surcroits de travail et cela dans un contexte
éprouvant. Il ne peut être acceptable que la nature exceptionnelle de la situation puisse légitimer
une extension sans limite des obligations et des charges. Les demandes faites aux agents doivent
donc impérativement se limiter à celles qui sont les plus essentielles au bon fonctionnement du
service public. Il en va de la prévention des risques psychosociaux comme de la qualité du service
exercé.
Les premiers jours de l’année scolaire laissent déjà les personnels en état de fatigue et de tension
extrême. Non pas qu’ils et elles rejettent les mesures sanitaires, elles sont nécessaires. Mais ne
pas reconnaître que les conditions d’exercice des missions sont rendues plus difficiles par la crise
sanitaire, prétendre que « tout est normal » et que tout peut fonctionner comme si de rien n’était relève
du déni de réalité et confine à un mépris des missions des personnels qui doit impérativement
cesser.

Les Lilas, le 25 septembre 2020