Les représentant·es des syndicats de la FSU, réunis en assemblées
départementales dans la perspective des États généraux de l’éducation
prioritaire, réaffirment leur attachement à une politique scolaire capable,
par volonté de justice sociale, d’attribuer des moyens spécifiques aux
secteurs marqués par l’inégalité sociale et économique. L’éducation
prioritaire doit être défendue comme une condition nécessaire à une
égalité scolaire pensée dans les termes d’une ambition commune pour
tous les élèves. Et ce d’autant plus que dans le contexte complexe de la
crise sanitaire, nous pourrions espérer que les efforts se centrent sur des
personnels supplémentaires, pour permettre à tous les élèves de
reprendre pied et en particulier ceux de l’Éducation prioritaire qui n’ont
que l’école pour apprendre
Les participant·es aux États généraux de l’éducation prioritaire de la FSU
rappellent que la politique d’éducation prioritaire a permis d’amortir les
effets des crises économiques et sociales des dernières années : si elle n’a
pas éradiqué les difficultés scolaires, elle a au moins empêché que les
inégalités ne se creusent encore davantage.
Pour soutenir une réussite scolaire aux ambitions analogues sur tout le
territoire, les moyens attribués doivent permettre des organisations
pédagogiques favorables aux apprentissages des élèves et des
organisations pluriprofessionnelles capables de les soutenir et de les
accompagner face à l’ensemble de leurs difficultés. La baisse des effectifs
des classes doit s’inscrire dans un investissement global et non dans des
mesures ponctuelles qui déséquilibrent les organisations et visent avant
tout des effets d’annonce médiatiques. La stabilité des équipes doit être
favorisée par des mesures renforçant l’attractivité et améliorant les
conditions de travail sans que leurs modalités d’attribution puissent
mettre en concurrence les personnels entre eux.
Les équipes doivent être soutenues par la reconnaissance de leurs
compétences professionnelles à concevoir des enseignements et à les
organiser dans des choix concertés collectivement. Le pilotage doit
renoncer aux injonctions autoritaristes et aux modélisations
méthodologiques.
La formation doit soutenir le développement des compétences
didactiques et pédagogiques et non se réduire à l’accompagnement des
réformes ministérielles.
Le maintien d’une politique nationale, la labellisation résultant de critères
transparents définis nationalement, doivent garantir l’école publique
contre des instrumentalisations qui la transformeraient en prestataire de
service pour des politiques locales. La contractualisation n’a pas fait,
depuis les tentatives de sa mise en œuvre, la preuve de sa capacité à
dynamiser les projets. Bien au contraire, elle a renforcé des pilotages
technocratiques guidés par des indicateurs illusoires et incapables
d’accompagner les pratiques professionnelles quotidiennes. Il faut y
renoncer.
Face aux annonces d’une expérimentation sous laquelle se dessinent déjà
les volontés de changements radicaux, à une volonté de diluer les moyens
de l’Education prioritaires dans d’autres problématiques telles que la
ruralité, la FSU affirme que la fin de l’éducation prioritaire constituerait un
abandon d’une partie de la jeunesse et un renoncement à la volonté
politique d’une démocratisation des savoirs et de la culture commune. Elle
ne se laissera pas leurrer par des propos qui se veulent rassurants mais ne
parviennent déjà plus à masquer les intentions réelles d’une politique
essentiellement déclinée au local.
La FSU s’engage à diffuser toutes les informations, notamment issues de
la recherche, qui constitueront des arguments de défense de l’éducation
prioritaire et se mobilisera pour préserver l’attribution des moyens
spécifiques indispensables à la volonté d’une démocratisation des savoirs
et de la culture commune.