« Anti-social et inégalitaire » ce sont ces mots qui pour la FSU caractérisent le mieux le budget 2026 discuté à l’Assemblée Nationale. Si ce budget voit le jour, il aura des conséquences néfastes, notamment sur les agent.es de la fonction publique et singulièrement les femmes qui servent de variables d’ajustement comptable. 2025 est aussi l’année des 80 ans de la sécurité sociale, c’est pourtant à cette date que notre employeur choisi d’imposer sa réforme de la PSC, mettant ainsi à mal notre modèle social et inquiète la profession. C’est dans ce contexte que s’est ouvert la F3SCT-D*1 jeudi 27 novembre 2025.
Nous y avons traité des fiches RSST*2 de la dernière période. Celles-ci incluent désormais les fiches dématérialisées. Ce sont 124 fiches (papiers et dématérialisées) pour le 1er degré et 118 fiches pour le 2nd qui ont été épluchées par les membres de la F3SCT-D. La majorité des fiches concernent encore les Risques Psycho-Sociaux, en augmentation sur la période. Les faits de violences verbales et physiques envers les agents sont de plus en plus présents dans le 1er degré. Cela interpelle, particulièrement face au manque de prévention et de réponse efficace face aux problèmes remontés, qui mènent nombre de nos collègues à la résignation. L’accroissement du nombre de fiches concernant les problèmes thermiques, dans le 1er degré, nous permet toutefois de continuer à alerter sur la nécessité de rénovation du bâti scolaire. En effet, il ne faudrait pas invisibiliser ce problème. Nous encourageons les collègues à rester vigilants en continuant à alerter les services de la DSDEN*3 et les collectivités en remplissant des fiches RSST. La vigilance des collègues du CIO de Châteaudun nous a par exemple permis d’obtenir des informations sur la prise en charge des difficultés que rencontre ce service face aux températures extrêmes entre autre. Ils recevront la visite de la DSDEN à ce propos début décembre. Cela nous permet également d’insister sur l’anticipation nécessaire face aux épisodes climatiques extrêmes, de plus en plus intenses et fréquents. La F3SCT-D a demandé la mise en place d’un groupe de travail sur cette thématique qui aurait pour objectif de décliner le vademecum des bonnes pratiques nationales au niveau départemental, notamment pour accélérer les prises de décisions et les alertes en cas d’épisode neigeux par exemple. La FSU a rappelé que le travail ne devrait jamais nuire à la santé physique et morale. Cela suppose une réelle politique de prévention primaire et a minima une réactivité de l’administration dans la réponse apportée aux situations qui lui sont remontées. Nous avons ainsi souligné que le délai légal de 15 jours pour apporter une réponse à une fiche RSST était bien souvent dépassé.
Le bilan social a été l’occasion d’entendre un bilan commun du pôle RH et d’accompagnement des personnels du département, concaténant les chiffres du conseiller RH et des Assistantes Sociales. Ce point a mis en exergue l’état exsangue de la médecine du travail dans l’éducation nationale qui, associé à la problématique des déserts médicaux, conduit à renforcer les difficultés rencontrées par les agents. La problématique devient particulièrement saillante lorsqu’il s’agit du suivi des dossiers liés au handicap et aux aménagements de poste. Tout comme les autres services de nos professions, les AS et le RH se sont désolés de la faiblesse des moyens alloués aux dispositifs d’accompagnements qu’ils peuvent mettre en place, créant parfois des situations où les leviers activables semblent bien dérisoires face au désarroi des collègues.
Plan de prévention départemental :
Il a été discuté en groupe de travail et présenté lors de cette F3SCT-D. Il recense les différentes actions de prévention menées dans le département pour l’année scolaire. Nous avons demandé la mise en place d’indicateurs d’évaluation des objectifs qui permettraient d’évaluer l’efficacité des mesures.
Travaux de la F3SCT :
Deux axes de travail ont été actés pour cette année scolaire : l’amiante et un point d’étape sur le fonctionnement des PAS.
Un premier groupe de travail sur l’amiante aura lieu le jeudi 11 décembre. Notre objectif est de recenser les DTA (Diagnostic Technique Amiante), localiser les lieux contenant de l’amiante et procéder en conséquence à un affichage de prévention (travaillé il y a quelques années déjà par le CHSCT de l’Eure-et-Loir). Cet affichage vise à signaler la présence d’amiante et la conduite à tenir afin de ne pas le dégrader.
Une rencontre avec les coordonnateurs des PAS aura lieu le jeudi 15 janvier. L’objectif est de faire un point sur le fonctionnement des PAS et d’identifier les points positifs et les pistes d’amélioration.
DUERP :
Les représentants des personnels de la FSU ont travaillé sur la conception d’une plaquette d’information relative au DUERP (Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels). Cette plaquette a pour objectif de présenter les objectifs et enjeux de ce document qui doit recenser tous les risques auxquels les agents sont exposés sur leur lieu de travail et proposer des pistes d’amélioration.
C’est un document obligatoire, qui est malheureusement trop peu saisi à l’heure actuelle.
Nous avons souligné en instance la nécessité d’y faire figurer les problèmes thermiques qui, dans le second degré particulièrement, ont très peu été mentionnés dans les fiches RSST. La crainte est forte de voir les personnels renoncer aux signalements relatifs à cette problématiques, faute de réponses satisfaisantes.
Toutes les questions diverses ont porté sur le sujet de l’amiante (4 situations pour la FSU, 2 pour l’UNSA dont une commune aux deux organisations syndicales).
- DTA (Diagnostic Technique Amiante) du Thieulin : malgré une situation suivie depuis 2022 et plusieurs relances de la part de la DSDEN et des préfecture et sous-préfecture, le maire refuse toujours de faire réaliser le DTA.
- Collège Jean Racine de Maintenon.
Suite à un changement de tableau à l’été 2023, de premières fiches RSST ont été remplies. En réponse à cette fiche, des mesures d’empoussièrement ont été réalisées, révélant un seuil inférieur à la limite fixée par la loi.
De nouvelles fiches RSST ont été saisies sur cette problématique et un agent a fait valoir son droit de retrait. En réponse à ce signalement, de nouvelles mesures d’empoussièrement ont été réalisées pour s’assurer que le taux de fibre d’amiante dans l’air ne représente pas un danger pour l’agent et les usagers. L’administration est en attente des résultats.
Le conseiller de prévention départemental a par ailleurs indiqué que le conseil départemental effectue des évaluations périodiques tous les 6 mois dans les établissements contenant de l’amiante.
-Collège Pierre et Marie Curie de Dreux
Des dégradations sur 2 poteaux extérieurs contenant de l’amiante ont été signalées. Le DTA ne mentionnait pas d’action corrective mais le conseil départemental va procéder à leur coffrage.
-Ecole Jacques-Yves Cousteau à Senonches :
Un signalement de danger grave et imminent a été effectué. Le DTA qui date de décembre 2023 ne fait pas mention de présence d’amiante dégradé.
-Collège d’Epernon :
Des travaux ont lieu actuellement et il y a de l’amiante, notamment sur les murs de salles de classes et de bureaux administratifs.
Une communication a été faite auprès des agents : les murs vont être recouverts et repeints. Des tableaux et zones d’affichage vont être installés avec du matériel spécial amiante (perceuse avec poche de gel qui empêche les fibres de se répandre). La consigne sera donnée d’afficher uniquement sur les espaces dédiés et de ne pas utiliser de punaises sur les murs.
*1 : Formation Spécialisée Santé, Sécurité et Conditions de Travail Départementale
*2 : Registre Santé et Sécurité au Travail
*3 : Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale
EURE-ET-LOIR