Orléans,

le 14 mars 2018

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le Président de la République s’offre une visite de deux jours en Touraine pour – dit-on – « approfondir un thème qui lui tient à cœur : l’éducation, l’apprentissage et la formation professionnelle ».

Mais le côté réactionnaire de ses choix politiques transparaît dans son programme : son soutien ostensible à l’apprentissage va à l’encontre d’une politique de formation professionnelle ambitieuse, qui s’adresserait au plus grand nombre, qui chercherait à développer les compétences et le niveau de formation dans une région déjà en retard, qui chercherait à réduire le nombre de décrocheurs et dejeunes sans emploi ni formation.

Ainsi, en choisissant d’inaugurer un CFA des Compagnons du Devoir, il continue non seulement de faire la promotion de l’apprentissage comme modèle de formation professionnelle, mais il affiche clairement sa préférence pour des centres privés, ce qui correspond à la philosophie de sa réforme de l’apprentissage et du programme action publique 2022 dans le cadre duquel il est question de transférer

des missions de services publics vers des opérateurs privés.

Pourtant les limites de l’apprentissage sont connues : ce système reste discriminant et inégalitaire. Les supposés bénéfices apportés aux apprentis en sortie de formation restent en fait en grande partie liés aux discriminations à l’embauche et ne tiennent pas compte des ruptures de contrat, très supérieures au

décrochage scolaire. En outre, plusieurs enquêtes sociologiques montrent que les ex-apprentis connaissent une évolution de carrière moins importante au cours de leur vie professionnelle. Faire ainsi de l’apprentissage la pierre angulaire de la formation professionnelle initiale, c’est mettre en avant le modèle du XIXème siècle et ce, à la grande satisfaction du patronat.

À l’opposé, les lycées technologiques et professionnels ont su montrer depuis des années leur utilité dans la démocratisation du système éducatif et dans l’élévation générale des qualifications. En accueillant tous les élèves, quelles que soient

leurs origines, ils participent à l’insertion de nombreux jeunes. C’est ce modèle que le gouvernement a décidé d’attaquer.

Pour sa deuxième visite, le Président se rendrait dans une école qui a développé des liens forts avec le collège voisin. Si les relations entre premier et second degrés sont nécessaires, cette visite ne doit pas être le prétexte pour faire resurgir l’idée selon laquelle une partie du collège devrait rejoindre le premier degré. Ce serait là encore la démonstration d’une vision réactionnaire du système éducatif. À l’opposé,

la FSU porte l’idée de prolonger la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans et de structurer le système éducatif autour de cet objectif, avec entre autre, un collège faisant partie intégrante du second degré et un lycée, organisé en voies et en séries, dont le contenu et l’articulation doivent être repensés.

Enfin, la FSU Centre – Val de Loire appelle l’ensemble des personnels des CIO de l’académie à la grève le jeudi 15 mars pour protester contre les suppressions de postes de personnels administratifs et le désengagement de l’État dans le financement des points d’accueil. En outre, les dernières déclarations

du DGESCO à l’AEF montrent une volonté renouvelée de voir les régions prendre plus d’importance dans l’orientation des élèves dans l’objectif de répondre aux seuls besoins des entreprises locales. Les personnels des CIO entendent ainsi exprimer leur opposition à cette vision adéquationniste de l’orientation et leur colère d’être mis sur la touche dans le cadre du plan étudiant. Un rassemblement se

tiendra à 10h devant le collège Georges Besse de Loches.