Il n’y a sans doute jamais eu dans notre université de rentrée aussi difficile que celle de cette année : aux suppressions et aux gels de postes des années précédentes et à l’afflux exceptionnel de néo-bacheliers, la mauvaise gestion de la crise sanitaire a ajouté de nouvelles contraintes organisationnelles, qui épuisent les personnels et désorientent les étudiant-e-s.

Au 15 septembre, l’université compte 17 340 inscrit-e-s, contre 16 120 l’année dernière à la même époque (+7,6%) et va sans doute dépasser les 20 000 étudiant-e-s cette année. Le nombre de néo-bacheliers et néo-bachelières en 1ère année de Licence explose : 2 931 actuellement, soit près de 16% d’augmentation en un an. De ce fait, même avec un taux de passage en L2 très supérieur aux années passées et seulement 568 redoublants (contre 1 059 au 15 septembre 2019), le nombre total d’inscrits et d’inscrites en 1ère année de Licence progresse encore.

La priorité de cette rentrée historique aurait dû être l’amélioration des conditions d’études et de travail, du fait des exigences sanitaires qu’imposent le prévisible rebond de la pandémie, notamment dans le Loiret.

Malheureusement, nous vivons l’inverse : malgré l’exceptionnelle mobilisation des personnels (notamment dans les scolarités, à la DSI et dans ce qu’il reste des services techniques), cette rentrée dans la désorganisation est très anxiogène car inquiétante pour les semaines à venir…

Ainsi, les livraisons de masques supplémentaires aux personnels ont débuté trop tardivement. Suite à la demande de la FSU fin août, l’équipe présidentielle a certes accepté de distribuer depuis la semaine dernière des masques gratuitement aux étudiant-e-s, mais cela aurait dû se faire dès les réunions de rentrée en amphithéâtres.

De même, l’accroissement du nombre d’étudiant-e-s et l’annonce -tardive- du repas à 1€ pour les boursier-e-s ont provoqué de nombreuses cohues, le midi, dans les RU sur le campus de La Source. Saluons le courage de nos collègues du CROUS qui ont tenté de faire face sans moyens supplémentaires de la part de la direction régionale… et qui ont fait massivement grève ce jeudi !

L’impréparation de cette rentrée, qui s’annoncait pourtant délicate dès avant l’été, était -hélas- prévisible : les universités françaises étaient avant le confinement au bord de la rupture, faute d’investissements à la hauteur des besoins. Dès lors, le moindre choc lié à une hausse de la démographie étudiante révèle les faiblesses structurelles du système. Et c’est encore plus vrai dans notre établissement, laminé par des années d’austérité budgétaire, de conflictualité et de désorganisation administrative.