Nous n’avons pas l’habitude de solliciter votre soutien pour des lycéens menacés d’expulsion : chacun en a dans son département  et ce de plus en plus avec le durcissement des lois successives.

La situation pourtant cette fois est suffisamment insupportable pour que la FSU 59/62 décide d’en appeler au soutien des Secrétaires départementaux et du CDFN.

Charlene Mayamba-Kosi est une jeune lycéenne de 19 ans, congolaise, victime de violences faites aux femmes  au Congo et arrivée enceinte il y a 3 ans .Elle est aujourd’hui maman de 2 petites jumelles de 2,5 ans… Charlène  est sous le coup d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) depuis juin et sous assignation à résidence en vue de son expulsion du territoire français depuis le 10 septembre. Elle est prise en charge par le foyer Anne Frank à Saint-Omer depuis décembre 2015.  L’asile lui a été refusé par la CNDA en avril–malgré les violences qu’elle a subies- et le préfet ne lui a pas donné l’opportunité de demander une carte de séjour au titre de son intégration.

Cette jeune maman vient de commencer sa première année de CAP Hygiène et Propreté des Locaux au Lycée Professionnel de Saint-Omer et ses petites jumelles, nées en France en avril 2016, ont intégré leur première année de maternelle à l’école Prévert.

Charlène a subi des violences dans le pays qu’elle a fui mineure et enceinte et elle a tout fait pour s’intégrer: cours assidus à la Croix Rouge et au centre Inter-Générations de Longuenesse pendant plus de deux ans, formations du centre social pour apprendre à éduquer ses filles. Comme le foyer ne lui a pas fait passer les tests CASNAV, elle n’a pas été scolarisée jusqu’à présent alors que c’est ce qu’elle souhaite le plus au monde depuis des années : acquérir un diplôme professionnalisant qui lui permette de subvenir aux besoins de ses filles et de leur apporter protection.

Si le préfet du Pas-de Calais  renvoie cette lycéenne  vers le Congo, avec ou sans ses petites (c’est à Charlène de décider), elle n’aura que la rue pour seul avenir.

Un comité de soutien qui a réuni une trentaine de citoyens a été créé le jeudi 13 septembre, parmi lesquels une majorité d’enseignants. La pétition lancée en juin a recueilli plus de 1200 signatures à ce jour, sur internet ou sous format papier. Trois cents signatures ont été recueillies sur le marché de Saint-Omer samedi 15 septembre. Les médias locaux ont été alertés et plusieurs reportages radio et articles de presse sont parus dans l’Audomarois.

La Cour d’appel de Douai, que l’avocate de Charlène a saisie, doit se prononcer dans les jours ou semaines qui viennent. L’issue en est cependant très incertaine.

De nombreuses démarches sont par ailleurs en cours , outre celles mentionnées ci-dessus:

-Bernadette Groison est intervenue auprès du Cabinet ce samedi ;

-le SNES national a adopté et envoyé un Communiqué de Presse

-une lettre à la rectrice de l’Intersyndicale Education du Nord/Pas-de-Calais : tous ont signé sauf le snalc…

-des demandes de soutien (dont plusieurs sont d’ores et déjà effectifs) auprès de différents  parlementaires à l’Assemblée Nationale et au Sénat.

-des articles presse dans la presse locale et dans Politis (aucun autre media national n’a à ce jour répondu, si vous avez des contacts, merci de faire le relais vu l’urgence de la situation.

Vous pouvez indiquer comme contact Marilyn Shirley, militante SNES-FSU qui suit Charlene depuis le début :07 80 02 63 66 ou moi-même 06 63 10 79 13)

article Politis :

https://www.politis.fr/articles/2018/09/dans-le-pas-de-calais-une-violence-inouie-contre-une-refugiee-39352/

-pétition que vous pouvez continuer à signer et diffuser :
http://www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article55676

Si vous avez d’autres pistes….merci d’avance.

Nous craignons que Charlene ne soit placée en centre de rétention dès la fin de cette semaine avec ses petites filles.

Merci à tous.

C.Piecuch et D.Costenoble SD 62 et 59.