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Le collectif « Nos services publics » vient de publier une note révélant que les vacataires d’enseignement sont désormais majoritaires au sein des personnels de l’ESR. Leur nombre est estimé à 167 000 en 2021-2022 (soit + 30% en 7 ans !) et leur contribution à 5,6 millions d’heures équivalent TD, soit 25% des heures de cours et l’équivalent des services d’enseignement « de 29 000 enseignants-chercheurs titulaires à temps complet« .

Selon le collectif, la généralisation du recours aux vacataires initialement « s’explique par la gestion budgétaire à laquelle est soumis l’enseignement supérieur depuis 30 ans. » D’une part, l’heure de vacation revient à environ 50€ pour un établissement, soit en moyenne cinq fois moins qu’une heure de cours d’un-e titulaire. D’autre part, les vacataires n’apparaissent pas dans les effectifs des universités. Autrement dit, les établissements remplissent en apparence les objectifs de limitation des emplois publics mais recourent massivement en réalité aux emplois les plus précaires.

Prévu à l’origine pour permettre l’intervention ponctuelle de professionnel-le-s dans les formations, cet « usage généralisé de la vacation pour pallier les besoins de l’enseignement supérieur place la puissance publique aux marges de la légalité« . D’après le collectif, de nombreux vacataires seraient recrutés de manière illégale faute d’exercer une activité professionnelle à titre principal. Certaines universités contourneraient même cette obligation en demandant aux vacataires de se déclarer comme auto-entrepreneurs.
Enfin, la précarité de ce statut comme l’invisibilisation de la situation des vacataires ont des conséquences lourdes sur leurs conditions de travail, à commencer par les retards dans le paiement des heures effectuées. Le collectif note également que « le recours massif aux vacations occasionne un surcoût de gestion et une désorganisation administrative et pédagogique qui nuit à la qualité du service public« .
Depuis la sortie de cette note et sa diffusion dans la presse nationale, le Ministère ou France Universités n’ont publié aucun communiqué sur le sujet…