Ci-dessous le communiqué de presse de la FSU suite à l’avis du CESE sur le projet LPPR (projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche):

Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a approuvé le 24 juin 2020,
à une très large majorité (192 pour, 17 abstentions), un avis sur le projet de loi de
programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Ce texte critique sévèrement le
projet et démonte la plupart des arguments de la ministre de l’enseignement supérieur
et de la recherche en rappelant qu’on ne peut pas “soigner un système avec les outils
qui l’ont rendu malade”. Il lui oppose un ensemble de propositions qui répondent
largement aux attentes de la communauté de la recherche et aux besoins de notre
société face aux enjeux qui sont devant nous et que la crise sanitaire vient de
souligner.
Exprimant “la conviction que la qualité et l’attractivité de notre recherche reposent non
pas sur la mise en concurrence mais sur des investissements ambitieux, sur la
confiance faite aux équipes, sur la collaboration de personnels stables et payés à la
hauteur de leurs qualifications, disposant de moyens suffisants, de temps et d´un
environnement de travail de qualité”, le Cese fait des propositions autour de 4 axes :
un investissement important pour la recherche publique (6 milliards d´euros d’ici 2022
pour atteindre 1% du PIB et une programmation pour maintenir ce taux d’effort), un
rééquilibrage massif des financements en faveur des dotations de base des
laboratoires plutôt que les appels à projets, un plan pour l’emploi scientifique avec des
recrutements de titulaires (5000 à 6000 par an sur 5 ans) pour répondre aux besoins
et contribuer à résorber la précarité, une revalorisation indiciaire des rémunérations
des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR). Il ajoute que le
financement de la recherche ne doit pas laisser de côté celui des autres missions des
universités qui doivent être financées à la hauteur de leur besoins réels. Il marque son
rejet des contrats de mission et des tenure tracks.
Les représentants de la société civile (syndicats, associations, entreprises, artisans,
défenseurs de l’environnement, agriculteurs…) ont ainsi donné un signal fort aux
personnels mobilisés contre le projet de LPPR qui peuvent retrouver dans ce texte la
légitimation de leurs revendications et un point d’appui pour poursuivre leur action.
La FSU et ses syndicats de l’ESR (SNESUP, SNCS, SNASUB, SNEP) s’en félicitent.
Ils ont contribué par leurs analyses, par leurs propositions, par les luttes et par le rôle
de leur représentant au Cese à ce que ce texte réponde aux attentes et aux
revendications de la communauté scientifique. Ils appellent le gouvernement et le
parlement à entendre ce que disent ainsi non seulement les personnels de l’ESR mais
aussi l’essentiel des forces vives de ce pays et appellent les personnels à poursuivre
leur action et leurs interventions.
Le Cese a annoncé qu´un avis plus développé sera voté en septembre, la FSU et ses
syndicats y seront attentifs.

                                                                      Les Lilas, le 25 juin 2020