Suite à la décision du conseil constitutionnel, un pass vaccinal entrera en

vigueur le lundi 24 janvier. Cohérente avec les déclarations du Président

Macron qui ne cache pas sa volonté de stigmatiser les non-vaccinés, cette mesure procède

de la répression d’une partie de la population et implique le contrôle de tous et de toutes.

Elle s’inscrit dans la suite d’une politique de gestion de la crise qui a choisi la contrainte

plutôt que l’incitation, la restriction des libertés plutôt qu’une politique de prévention et de

protection efficace, la création d’un clivage dans la société en pointant du doigt et même en

menaçant les non-vaccinés, plutôt que des campagnes d’information simples et accessibles

sur la vaccination et ses enjeux et le déploiement de moyens pour aller proposer

directement la vaccination à celles et ceux qui ont des difficultés à y accéder. Cette carence

se paye très cher aujourd’hui : le gouvernement porte une lourde responsabilité dans le

climat de défiance démocratique actuel.

La vaccination est nécessaire pour combattre cette pandémie. C’est le cas à l’échelle

mondiale, raison pour laquelle la FSU s’implique dans la campagne pour la levée des

brevets pour permettre l’accès à la vaccination le plus rapidement possible pour l’ensemble

de l’humanité. Or, le président de la République continue à s’y opposer.

Il faut aujourd’hui poursuivre la campagne de vaccination, en l’orientant vers celles et ceux

qui en sont éloigné-es. Il faut aller au plus près de ces populations (parfois isolées,

dépourvues de moyens matériels pour se rendre sur les lieux médicaux actuels) et

permettre leur adhésion en prenant le temps de l’argumentation et en usant de conviction.

Nous ne pouvons accepter cette volonté gouvernementale de fracturer la société : la

vaccination est une mesure de santé publique, il ne s’agit pas, comme le fait le

gouvernement, de « punir » les non vacciné-es, mais plutôt de les convaincre, de les

protéger, et par voie de conséquences, de protéger l’ensemble de la population.

Par ailleurs, il faut améliorer les conditions de protection des agent.es et des usager.es dans

les services publics. Les employeurs doivent apporter des plans de protection des agent.es

et des usager.es : aération, moyens supplémentaires, organisation des services, etc.

La crise a montré le rôle central des services publics : les agents sont en première ligne

depuis presque deux ans. Mais la crise sanitaire a aussi révélé l’état désastreux de nos

services publics, comme par exemple à l’hôpital, dans le système de santé ou à l’éducation : après des années de coupes budgétaires, ils ne tiennent aujourd’hui que par l’engagement

sans faille des agents.

Cet engagement doit être socialement reconnu et valorisé, autrement que symboliquement,

et cela suppose :

  • l’amélioration de leurs conditions de travail,
  • des créations d’emploi pour pouvoir répondre correctement aux besoins des usagers
  • des augmentations salariales, permettant non seulement de compenser les pertes

accumulées en raison de l’inflation, mais aussi de reconnaître le caractère essentiel

des agents publics dans le fonctionnement de la société et de l’économie

La FSU appelle les personnels à la grève le 27 janvier pour faire de cette journée un temps

fort d’intervention de tous les salariés, actifs et retraités, jeunes et privé-es d’emploi pour

une augmentation des rémunérations, salaires et pensions, une amélioration des conditions

de travail et le respect du monde du travail.

 

                                                           Les Lilas, le 21 janvier 2022