Le Lundi 6 février 2017, la FSU a participé au débat public organisé à l’initiative de la CGT Cheminots de Chartres
Une trentaine de personnes étaient présentes : des cheminots et syndicalistes CGT, H Villemade en tant que candidat soutenu par PC/FdeG, Martine Trofleau (présidente de la FEEL), Gérard Breteau (UFC-Que-Choisir), James Cognard (Ensemble.28), un représentant du lycée La Saussaye, J Silly (FSU).
Ligne Chartres Voves-Orléans.
Le point sur la situation montre l’intérêt de la réouverture mais de grosses insuffisances : tarifs et horaires inadaptés, arrêts intermédiaires inexistants (par exemple à Berchères, au Lycée de La Saussaye, à Sours et dans les autres villages traversés). Le nombre de voyageurs est inférieur aux prévisions. Les cheminots craignent que cela fasse la preuve que ça ne marche pas assez bien et que cela porte préjudice à la poursuite de cette ligne vers Orléans. La ligne Chartres-Orléans n’a jamais été considérée par la direction de la région SNCF PRG comme un projet important.
Pour les cheminots CGT des questions restent posées. Pourquoi la « fameuse » aiguille est toujours manquante à Voves empêchant d’assurer un Chartres/Tours sans correspondance ? Cet « oubli » ne fait qu’accentuer les pertes pécuniaires. Pourquoi le GPF (Groupe Public Ferroviaire) n’a-t-il rien fait comme c’était prévu ? Finalement, la grande question est toujours en suspens : « Mais où est passé l’argent ? » Une partie des financements semble ne pas avoir été injectée dans le projet.
Face à ces risques, les cheminots souhaitent informer largement les citoyens et engager des actions inter catégorielles pour faire avancer ces dossiers d’intérêt collectif.
Le débat s’est ensuite orienté, plus largement, sur la question de l’intérêt et de la place du ferroviaire dans l’offre de mobilité. Les participants ont mis en avant les avantages en termes de sécurité, de pollution, de service public et d’aménagement du territoire. Sur l’Axe Rouen/Orléans, le rail représente une réelle alternative au tout routier sur la route du blé. Un certain nombre de contradictions doivent être relevées : entre développement du train et mise en concession autoroutière, entre objectifs de la COP21, « Grenelle de l’environnement » et les priorités sur le terrain.
D’une manière générale le chemin de fer n’est pas pensé comme un moyen d’aménagement et de maillage du territoire mais en termes de rapport coûts/recettes. L’éclatement de la SNCF en plusieurs entités est un obstacle à la logique de service public.
Gare de Chartres. L’avenir et la réactivation ou l’ouverture de nouveaux axes ferrés sont insuffisamment pensés. On ferme l’espace à de nouvelles lignes. Le train n’est pas au cœur du projet. Un cheminot a rappelé l’importance de « l’Etoile de Chartres » carrefour des lignes Paris/Brest, Rouen/Orléans, Chartres/Bordeaux. Chartres a un potentiel incroyable en termes de trains. Alors que la Beauce est l’une des plus grandes régions céréalières et que tous les silos sont reliés au Réseau Ferré National, presque tout part par camion aujourd’hui. Même chose pour les voyageurs avec les « cars Macron ».
Les cheminots sont aussi oubliés : disparition de leur parking professionnel, conditions de travail.
Dans ce débat, la FSU a manifesté son intérêt pour les questions de mobilité et de services publics.
Les élèves, les étudiants, les enseignants sont des usagers potentiels. Faciliter la mobilité et l’accès aux établissements scolaires et aux centres universitaires est un facteur d’égalité des chances face aux études. L’Eure-et-Loir est mal relié aux centres régionaux. L’alternative au tout routier est un enjeu auquel nous sommes sensibles et nous faisons partie du collectif opposé à la mise en concession autoroutière de la 154.