Par l’amendement suivant voté dans la nuit, il est décidé que :
« les directeurs des établissements d’enseignement scolaire du premier et du second degrés et
les personnes qu’ils habilitent spécialement à cet effet peuvent avoir accès aux informations
relatives au statut virologique des élèves, à l’existence de contacts avec des personnes
contaminées ainsi qu’à leur statut vaccinal. »
Ce n’est absolument pas ce que la profession demande. Pire, que devient le secret
professionnel avec cette mesure ?
Les mesures actuelles permettent aux chefs d’établissement de fonctionner normalement. Il
nous a même été rappelé en début d’année de respecter le secret médical et la protection des
données des élèves. Face aux problèmes que nous sommes susceptibles de rencontrer dans le
cadre des sorties et voyages, il est tout à fait possible aux personnels de direction de demander
aux parents d’élèves une attestation sur l’honneur selon laquelle leur enfant dispose d’un
passe sanitaire valide. A charge pour les élèves de ne pas l’oublier au moment du départ…
En outre, comme l’a rappelé Sylvie Magne au micro de France Info, représentante du SNICS
FSU, syndicat majoritaire des personnels infirmiers de l’Éducation Nationale, cette mesure
porte les établissements vers un « tout sécuritaire » ; les infirmier.e.s scolaires craignent que
cette décision n’amène « des tensions pour les élèves, qui font aussi avec les choix de leurs
parents » ; bref, des effets de stigmatisation de certains élèves dans les établissements.
Enfin c’est la question même de nos missions qui est posée dans un contexte sanitaire certes
particulier. Depuis mars 2020, après les mises en places des multiples protocoles, après les
démarches d’investigation ou contact-tracing, après l’organisation de campagnes de tests puis
de vaccination, c’est notre profession qui est remise en cause, la rupture du secret médical
constituant une ligne rouge à ne pas franchir.
Le snU.pden-FSU considère que ce n’est pas ainsi que les élèves et leurs familles seront
encouragés à recourir au vaccin, seule solution pour protéger les communautés éducatives.
Au vu de l’ensemble de ces éléments, le snU.pden-FSU demande le retrait de cet
amendement.

Bobigny, le 21 octobre 2021
Le bureau national