L’apprentissage : Solution Miracle ?
Face au chômage des jeunes et à l’échec scolaire, nombreux sont les candidats à proposer de développer l’apprentissage…et ce n’est pas nouveau ! Pourtant, menée depuis plusieurs années, les campagnes en faveur de l’apprentissage peinent à produire leurs effets : de 2012 à 2015, malgré le boom démographique, le nombre d’apprentis en Eure-et-Loir a chuté de 15% au niveau V (CAP) et IV (Bac Pro). Sachant que le taux de rupture des contrats d’apprentissage à ce niveau est très fort, de 30 à 40% selon les spécialités, l’apprentissage ne peut être la solution pour lutter contre l’échec scolaire. D’autant que les résultats aux examens des apprentis sont bien inférieurs à ceux des élèves issus des lycées professionnels : au CAP en 2014, 70,8% pour les lycéens contre 60,3% pour les apprentis, au niveau du bac c’est encore pire : 67,1% pour les lycéens, seulement 48,4% pour les apprentis toujours en 2014. La formation professionnelle initiale sous statut de contrat de travail a montré ses limites. Tous les jeunes doivent entrer en formation sans la contrainte de trouver un contrat de travail ce qui passe par des investissements massifs en direction des lycées professionnels. C’est dans ces lycées que les enseignants et les équipes pluri-disciplinaires sont en mesure de lutter contre l’échec scolaire.