En ce début d’année 2024, l’intersyndicale des Retraité·e·s CGT, FO, FSU, Solidaires écrit aux parlementaires (députés et sénateurs) du département                                                                                                            pour  leur rappeler les préoccupations et les interrogations des retraités.

 

Madame et messieurs les sénateurs,
Messieurs les députés

Nous, représentants départementaux du groupe des 9 qui rassemble au niveau national 9 organisations et
associations de retraités parmi les plus représentatives, nous adressons à nouveau à vous pour vous faire
part, une fois de plus, de nos interrogations quant à la situation qui nous est réservée.

Le 24 octobre, malgré des conditions climatiques défavorables, une centaine de rassemblements se sont
tenus à travers la France. Nous avons à cette occasion informé nos concitoyens et rappelé au
gouvernement et à ses représentants locaux nos doléances et nos revendications. La presse s’est
largement fait l’écho de ces initiatives.

Mais Madame la Première Ministre a refusé de recevoir nos délégués nationaux, témoignant une fois de
plus du peu de considération de son gouvernement à l’ égard des 17 millions de retraités.
Faut-il donc considérer que notre pouvoir d’achat doit inéluctablement poursuivre son érosion entamée
depuis plusieurs années ? De nombreux observateurs s’accordent à reconnaître ce fait.

Après plusieurs années de sous-indexation voire d’absence de revalorisation, faut-il considérer que le code
de la Sécurité Sociale, basant la revalorisation annuelle des pensions sur l’inflation, n’a plus à être
appliqué ? Le montant de cette revalorisation doit-il devenir une variable d’ajustement ?
Les retraités sont-ils définitivement condamnés à une paupérisation ?

Les dépenses contraintes ou incompressibles (alimentation, énergie, santé, déplacements) ont un poids de
plus en plus élevé dans le budget des retraités. Ces dépenses sont les plus inflationnistes: de 10% pour
l’alimentation à 21% pour l’électricité selon l’UFC Que choisir. Bien au-delà des 5,7% d’inflation attendus
pour 2023 quand fut arrêtée la revalorisation de 5,2% au 1er janvier 2024 ! Or on sait que la part de budget
qui est consacrée à ces dépenses est d’autant plus importante que le foyer est modeste.

Alors oui, notre exigence d’une augmentation de 10% des pensions est légitime.
Autre sujet de préoccupation pour nous : le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Il tourne le
dos aux besoins de la population en termes de santé, d’accès aux soins, de développement du service
public hospitalier. Rares sont les mesures concernant le chantier de l’autonomie. Qui plus est, elles se
caractérisent par leur indigence et sont bien loin de pouvoir satisfaire les évolutions nécessaires que nos
organisations avec d’autres réclament depuis des années. Dans le même temps, les politiques
d’exonérations de charges se développent, pesant lourdement sur les comptes.

Cette période particulièrement compliquée voit l’écart entre les politiques et les citoyens se creuser et
l’abstention aux élections augmenter.
Peut-on continuer à utiliser de manière récurrente le 49.3 qui met à mal le débat et nie le rôle des
assemblées élues ?
Peut-on continuer à ne pas tenir compte des revendications des actifs et/ou des retraités portées par leurs
organisations représentatives ?
Tout ceci nous semble de nature à porter atteinte au bon exercice de la démocratie et nous inquiète
fortement.
Nous espérons vivement que notre courrier retiendra votre attention et que vous, qui êtes les représentants
élus de notre département dans les deux assemblées, voudrez bien y apporter des réponses.

Veuillez agréer, madame, messieurs, l’expression de nos sentiments respectueux et républicains.

Pour l’intersyndicale des retraités d’Eure-et-Loir :
Aurélia Soler, Pierre Ferrand, CGT,
Pierre Gigou, FO,
Marie-Claude Giraudon, Joël Silly, FSU,
Jacky Maillard, Solidaires