Les organisations syndicales de l’éducation n’ont été reçues pour un point sur la
situation sanitaire qu’aujourd’hui, 4 jours après une rentrée qui aurait pourtant dû faire
l’objet de la plus grande vigilance après le brassage lié aux vacances et aux fêtes de fin d’année. Et
cette réunion s’est tenue quelques heures avant les annonces du Premier Ministre qui a pourtant prévu
de donner le cadre général de gestion de la crise sanitaire qui aurait été utile pour apprécier sa
déclinaison à l’Éducation nationale.
De nouveau, Jean Michel Blanquer affiche beaucoup d’intentions mais se soucie peu des moyens pour
les mettre en œuvre : aucune politique de tests à grande échelle, d’isolement des personnels et élèves
positifs ou cas-contact, d’aération renforcée des salles, de non-brassage des élèves, etc. Les demigroupes sont possibles uniquement en lycée et sans cadrage national, ce qui contribue à creuser les
inégalités. De même, l’organisation des périodes de formation en entreprise est laissée à l’appréciation
de chaque lycée professionnel, créant des inégalités et désorganisant les enseignements. La question
des examens est renvoyée au dernier moment.
Tout et son contraire sont dits sur la vaccination, tantôt annoncée en mars et organisée dans les écoles
et établissements scolaires, tantôt prévue comme pour toute la population plus tard et via le médecin
traitant. Les personnels ou les élèves vivant au domicile avec une personne considérée comme
vulnérable ne bénéficient toujours pas de mesures de protection renforcée. L’ensemble des agent-es
des services publics, particulièrement exposé-es, doivent avoir accès dès maintenant aux vaccinations.
De manière générale, la FSU a demandé pour tous les personnels des protections adaptées à leur
exposition, notamment pour les AED et les AESH. La FSU a fait des propositions pour que tous les
scenarii soient envisagés, y compris en cas de circulation d’un variant plus contagieux et touchant
davantage les jeunes du virus, sans véritable prise en compte par le ministère.
La crise engendre des tensions fortes sur le climat scolaire et social et la communauté scolaire est
fatiguée et inquiète. La jeunesse, frappée de plein fouet par les conséquences des crises sanitaire,
économique et sociale qui se combinent désormais, mérite d’être au cœur des préoccupations. Cela
passe par un plan de recrutements massifs, le renforcement des équipes pluriprofessionnelles au sein
des établissements scolaires et le maintien des infimier-es de l’Education nationale et d’une politique
éducative sociale et de santé sous la gouvernance et la responsabilité pleine et entière du ministère.
De même, la situation sociale dramatique que vivent les étudiant-es nécessiterait un plan d’action
conséquent.
La jeunesse est une grande oubliée du « plan de relance » alors qu’elle est l’actrice de la société de
demain !
La gestion erratique et sans moyens supplémentaires de la crise sanitaire est à la mesure du mépris
que les personnels ressentent sur l’ensemble de la politique éducative, édictée à l’endroit des
conditions d’exercice de leurs métiers et missions et de leurs expertises professionnelles et de
l’absence de reconnaissance de leur engagement quotidien par des carrières et des salaires
revalorisés.
Cela ne donne que plus de force à l’appel que la FSU, avec une large intersyndicale, a lancé à tous
les personnels de l’Education nationale, rejoints par l’enseignement supérieur et la recherche, à se
mettre en grève mardi 26 janvier et, dès maintenant, à exiger les mesures de protection nécessaires
de leur employeur.
Les Lilas, 07 janvier 2021