Le ministre de l’Education nationale et la ministre des Sports se sont lancés dans la construction d’un
dispositif «sport, santé, culture, civisme» (2S2C) qui vise à faire intervenir, sur le temps scolaire, des acteurs
de clubs ou d’associations sportives. La phase de déconfinement progressif est mise à profit pour faire
avancer un projet qui met de côté l’ensemble des 30 000 enseignant·es d’EPS du public recruté·es à haut
niveau. Ce n’est pas acceptable !
L’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS), qui fédère l’ensemble des associations sportives animés par les
enseignant·es d’EPS s’est lancée, via sa direction nationale, dans cette procédure sans consultation aucune
de ses instances. Elle joue ainsi le rôle d’entremetteuse entre les fédérations sportives, les services de
l’éducation nationale et les collectivités territoriales pour mettre en place le 2S2C sans les enseignant·es qui
composent pourtant la chair et le cœur de l’UNSS… C’est donc l’ensemble du ministère de l’Education
nationale et l’UNSS qui joue contre ses propres agents. Scandaleux !
La pratique physique sportive et artistique et son enseignement sont le cœur de métier des
enseignant·es d’EPS. C’est leur responsabilité au sein du système éducatif. Il est inconcevable d’aller
chercher des ressources externes quand le potentiel d’enseignants existe et est disponible. C’est là
leur engagement quotidien auprès des millions d’élèves.
La relance des activités sportives fédérales est importante. Elle peut être travaillée en complémentarité sur
du temps extra-scolaire mais en aucun cas se substituer à l’Education Physique et Sportive au sein de
l’Ecole.
Par ailleurs, alors que plus d’une centaine de postes d’enseignant·es d’EPS seront supprimés à la rentrée
2020 en académie (-400 les trois dernières années pour 60 000 élèves supplémentaires), le Ministère
participera massivement au financement de ce 2S2C, donc vers les associations sportives civiles.
C’est avec colère et amertume que les enseignants prennent connaissance de ce dispositif et le SNEP-FSU
construira, avec la profession, les mobilisations nécessaires pour que les pratiques physiques, essentielles
après la période de confinement, restent de la responsabilité de l’Education nationale et soient encadrées par
des fonctionnaires d’Etat formé·es et recruté·es pour cela. Le SNEP-FSU, avec la FSU, portent d’autres
exigences pour combattre les inégalités et pour que l’Ecole de demain, notamment grâce à l’EPS, soit au
service de la démocratisation et de l’émancipation de tous les jeunes.