CHSCT-D du 14 octobre 2016

Déclaration FSU

Monsieur l’Inspecteur d’Académie,

Mesdames et Messieurs les membres

du Comité Hygiène, Sécurité et Condition de Travail d’Eure-et-Loir,

En cette fin de première période de l’année scolaire, le contexte économique, social, sécuritaire, politique et institutionnel pèse lourdement sur les conditions de travail des personnels de l’Education Nationale. A l’accueil d’un public dûrement affecté par les difficultés économiques auxquelles leurs familles doivent faire face, s’ajoutent, en cette rentrée 2016, le poids de la menace terroriste et des problèmes posés par la mise en place de PPMS cohérents face à cette menace. Mais s’ajoute aussi le poids d’une frénésie de réformes qui, des nouveaux programmes au Livret scolaire unique numérique, se traduisent d’abord par un alourdissement de la charge de travail des enseignants. Bien que plus ou moins rattachées à la volonté affichée de « Refondation » de l’Ecole, ces réformes, notamment aux collèges, remettent en cause parfois violemment les méthodes de travail, les façons de faire des personnels. Or, comme le dernier rapport du CNESCO vient de le démontrer avec vigueur, la politique éducative, le pilotage du système éducatif et notamment cette frénésie doivent aussi (et peut être avant tout) être interrogés. Assez de ces nouveaux dispositifs remplaçant les précédents sans qu’aucun ne soit sérieusement analysé. Assez de cette volonté de changer les pratiques enseignantes sans qu’on connaisse précisément la réalité du travail enseignant.

Ici, le CHSCT a un rôle important à jouer car il permet d’aborder le travail réel des personnels et, à travers la pratique du constat partagé, de faire évoluer nos regards sur ce travail. Surtout, les travaux du CHSCT, que ce soit ses visites, ces groupes de travail en s’inscrivant dans une démarche de prévention, ont pour finalité la formulation de recommandations que vous, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, êtes tenu de diffuser et de faire appliquer. Pour l’instant, cette dernière phase du travail de prévention reste celle avec laquelle le CHSCT d’Eure-et-Loir a le plus de difficultés, ce que la FSU n’a de cesse de dénoncer. Le CHSCT mène ses travaux, formule des recommandations, mais celles-ci sont mal connues des personnels et donc peu appliquées. On aura encore l’occasion de le souligner aujourd’hui à travers le rapport de visite à Hélène-Boucher. Comme lors de la visite du lycée Branly, la délégation n’a pu que constater le problème de communication sur les travaux en cours entre l’administration et les personnels. De même, le rapport met à nouveau en lumière l’absence de plan de prévention. Nous insistons donc pour que la diffusion des recommandations du CHSCT-D soit améliorée, notamment en direction des établissements dans lesquels des périodes de co-activité sont prévues prochainement.

Pour parvenir à réaliser ces progrès, le rôle et le travail des conseillers de prévention sont essentiels. C’est pourquoi, conformément à l’orientation stratégique définie par le Ministère de l’Education Nationale lors du CHSCT ministériel du 4 juillet 2016, nous demandons que les conseillers de prévention puissent exercer ces missions à temps complet ou a minima à mi-temps.

Ainsi, le CHSCT-D serait davantage en mesure de participer à l’amélioration du système scolaire pour permettre aux enseignants d’atteindre l’objectif d’élévation des niveaux de connaissances et de savoir-faire que la nation leur a assigné et que les réformes affichent.